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8 semaines en Asie, un point de départ, une infinité de points de chutes...

31 décembre 2009

Voeux

Happy_New_Year



Depuis l'île de Langkawi (Malaisie) où je me trouve, je vous envoie plein de soleil, de sable blanc, d'eaux turquoises, de corail riche et coloré, de tranquillité et de détente pour cette fin d'année.

 

Je vous souhaite à tous une belle année 2010, avec douceur, rire et joie de vivre pour vous et vos proches!

 

Chacun d'entre vous me manque pour une raison..

 

A la semaine prochaine à Paris!

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25 décembre 2009

Malaisie et Singapour, aller, seconde partie

Kanchanaburi, Thaïlande, le 23/12/09, 9h00 GMT+7

 

 

Après avoir quitté ma « chambre d'hôte » horripilante à Melaka, j'ai pris un taxi pour la gare routière. Ouf, ils acceptent de changer mon billet de vendredi matin pour un départ le jour-même, c'est à dire le jeudi 26 novembre.

 

Le bus démarre à 8 heures. 5 heures de route plus tard, nous voilà à Singapour. Après la traditionnelle réunionite de tous les agents pour trouver mon pays dans la liste officielle des relations diplomatiques, on me convoque dans un bureau:

  • Les Marocains ont besoin d'un visa pour Singapour.

  • Oui, je sais, c'est bien avec vous que je dois voir ça, non?

  • Euh, pas vraiment. Vous n'êtes pas au courant? On ne délivre plus de visa aux frontières! »

Puis elle se lève, sans rien dire, disparaît derrière une porte, revient 15 minutes plus tard : « Suivez-moi ».

 

À ce moment, je pensais qu'on me trouverais une solution : j'ai un billet retour, une réservation d'hôtel, mon titre de séjour français, une carte Visa Premier, les tampons d'entrée et de sortie des pays précédemment visités, bref, je respire tout sauf l'immigrée clandestine potentielle!

 

Je la suis, nous passons quelques couloirs, descendons un escalier, et nous voilà sur un trottoir. Un bus arrive, elle m'invite à monter dedans, en me disant, simplement : « Malaysia », en me tendant mon passeport.

 

Je suis frappée par le caractère expéditif du processus. Un papier blanc se trouve dans mon passeport, expliquant les motifs de mon renvoi. Vexée, humiliée, épuisée de ma nuit sans sommeil à lutter contre les bestiaux, j'ai vu, au milieu de ce bus, et sans que ma pudeur ou ma volonté n'y puissent rien faire, couler les premières chaudes larmes de mon voyage.

 

Une fois du côté malaisien, je trouve un Starbucks, et, très rapidement, sans doute elle aussi aidée par mes fatigues physique et mentale, je suis envahie par l'angoisse du « what's next? ». Je n'ai aucun plan B! Comme je l'ai dit précédemment, c'est la période des vacances scolaires ici, et tout est assez complet et cher! J'envoie un mail à « mon » auberge à KL. Elle m'annonce qu'elle est complète, mais que je peux débarquer, elle essayera de me trouver quelque chose pour moi dans les autres maisons d'hôtes.

 

Mais le risque d'une seconde nuit sans sommeil ou avec un sommeil précaire me pousse à essayer de trouver une alternative.

 

Au bout de quelques heures, mon plan B est improvisé : je prends le train de nuit avec couchette entre Johor Bahru (la ville-frontière avec Singapour où je me trouve) et KL. Le lendemain sera un jour nouveau!

 

Apaisée par ces quelques heures de visibilité, je me lance dans la préparation de la suite de mon voyage, pour ne pas me laisser abattre.

 

Allez hop! Réservation faite pour Samedi 28 (après demain) : Phuket, Phi Phi, Lanta. J'ai fait ce choix pour deux raisons :

  • Après ces deux galères enchainées, j'ai besoin d'une pause tourisme bête et méchant;

  • En dehors de la Malaisie, j'ai le droit d'aller, dans la Région, en Indonésie et en Thaïlande sans visa; l'Indonésie étant en période de vacances scolaires comme la Malaisie, et risquant de rencontrer les mêmes problèmes de place et de prix, je me décide donc pour la Thaïlande.

Voilà, vol, hôtels, tout est booké.

 

J'ai la chance d'avoir le compartiment de couchettes pour moi seule, je peux donc dormir tranquille, sans même me soucier de la sécurité de mes bagages!

 

Les choses commencent à sembler mieux se profiler pour moi enfin. Ce que j'ignorais, c'est que les relations maroco-thaïlandaises en décideront autrement.

 

Samedi, aéroport de KL LCCT, comptoir d'enregistrement T18 d'Air Asia. Nouveau rejet. J'ai en olus eu la « chance », les deux fois, de tomber sur des nanas d'un sadique admirable, d'un froid sibérien, complètement désolidarisées de leur sexe, des pétasses réjouies de me prendre de haut, de m'infliger la sentence qu'elles sont chargées de faire appliquer.

 

J'ai la présence d'esprit de faire immédiatement changer mon vol, pour un départ jeudi 3 décembre, même si, au fond, je me sens vaincue, abattue par ces 3 échecs consécutifs, dénuée de toute faculté de résilience.

 

Re Starbucks, re mail à l'auberge. J'ai également un échange de mails des plus perturbants avec le consulat du Maroc à Paris, source de mes informations concernant l'absence de visa pour la Thaïlande, qui campe sur ses positions, et refuse de changer l'information sur leur site (http://www.cgm-paris.fr/pages/prestations/visas.php)

 

En revanche, le consulat de la Thaïlande à KL, lui, m'épate! Dossier déposé lundi matin, visa retiré mardi après-midi, gratuit!

 

Je n'ai jamais compris à quoi servait ce genre de visa :) J'ai juste eu à remplir un formulaire, et à fournir une photo, aucun justificatif, aucun frais!

 

J'ai mercredi de libre, j'en profite pour aller décompresser à Taman Negara, à l'entrée de la jungle, la journée du mercredi.

 

Jeudi midi, j'ai enfin ma carte d'embarquement pour Phuket : mes vacances sont à nouveau belles!

22 décembre 2009

Malaisie et Singapour, aller, première partie

Bangkok, Thaïlande, le 16/11/09, 13h16 GMT+7

Après mon aventure cambodgienne, j'étais de retour, le lundi 23, à Kuala Lumpur, cette fois pour y passer 2 nuits, avant d'aller explorer le reste de la Malaisie continentale. C'est aussi le jour où j'arrête de fumer, ce 23 novembre :)

 

À mon arrivée, je découvrai ce qui pour moi restera le meilleur exemple de maison d'hôtes que je n'aie vue jusqu'à présent, Europe, Asie et Maroc confondus.

 

Red Palm est en fait une maison sur 2 étages, avec un petit loft privatif sous les toits. Ce qui fait le charme de cet endroit, c'est le fait que les propriétaires, Sofie et Camel, deux jeunes malaisiens, sont très ouverts, très cultivés, très à l'écoute des attentes et de l'environnement d'origine des hôtes, non pas pour nécessairement s'adapter mais surtout pour pouvoir mieux les diriger, leur faire comprendre comment les choses fonctionnement localement, être diplomates en somme :)

 

La maison d'hôte est située dans le Golden Triangle, la rencontre de China Town, de Little India, et de KLCC (Kuala Lumpur City Center), le grand quartier commercial chic de la capitale.

 

Lundi après-midi, je prends un ticket pour le bus Hop on Hop off, au parcours vraiment complet, passant par toutes les attractions de la ville et ses grands axes, restant ainsi accessible même si on choisit de s'éloigner du parcours recommandé.

 

Premier stop : China Town. Le bus me dépose sur Jalan Sultan, et je me retrouve très rapidement dans Jalan Petaling, une rue super commerciale et où on peut trouver de tout, pas cher : vêtements, chaussures, DVD piratés, bagages, bijoux, montres, Hi-tech, des imitations de grandes marques, beaucoup beaucoup de contrefaçons.

 

J'achète 2 Tshirts plus légers que ceux que j'avais pris avec moi en partant de France, donc moins chauds et plus rapides à sécher après lavages. Pour leur prix, je peux les jeter avant de rentrer en France, pour ne pas être embêtée par la douane. Il faut savoir qu'ici, c'est impossible d'échapper aux contrefaçons. Les vêtements neutres, sans « marque », n'existent pas (enfin, sauf les vêtements traditionnels ou les vêtements faits « maison », avec des coupes et des motifs très... 60's :) ), et les gens me regardaient comme une demeurée quand je demandais s'ils en avaient, avec un regard qui disait : « pourquoi acheter du neutre quand tu peux avoir du « Prada » ou du « Gucci » au même prix? »

 

J'ai ensuite voulu visiter le temple indien de Sri Mahamariamman, à quelques rues d'ici, mais c'était impossible en raison de travaux de restauration.

 

Je retourne à Jalan Sultan, et attends le bus pour continuer mes visites. Un homme qui attendait le bus entame la conversation avec moi, et se présente. Il s'appelle Pavel, il est tchèque, il vit en Thaïlande, et il est à KL pour quelques jours, pour renouveler son titre de séjour à l'ambassade thaïlandaise de KL.

 

Nous passons l'après-midi ensemble. Nous visitons les jardins des orchidées et des hibiscus, d'où on a une jolie vue sur la ville.

 

Il avait pu obtenir, le matin-même, un ticket pour se rendre sur le pont suspendu entre les tours Petronas. Il n'est valable que pour une personne, et l'heure de validité est passée de 15 minutes, mais nous décidons de tenter le coup. Bingo! Comme c'est la dernière séance, on nous admet sans problème :)

 

Il m'invite à dîner, nous discutons, il me donne sa carte, et m'invite à le contacter si je viens sur Koh Lanta.

 

Le lendemain, mardi 24 novembre, je m'en vais me promener dans Sentral Market (oui, avec un S :)), fais quelques emplettes, fonce vers la gare de Puduraya, achète mon billet pour Melaka le lendemain, et rentre à la maison d'hôtes pour préparer ce qui deviendra le premier faux-pas de mon voyage. Avec du recul, j'en souris, mais sur le moment, je n'avais pas trouvé ça si drôle.

 

Je vous explique : ma décision d'aller à Melaka ne se basait pas tellement sur l'envie de visiter la ville elle-même, mais de la considérer comme port pour aborder en direction de Pulau Upeh, une île dont une grosse partie est protégée par WWF, pour accueillir les tortues de mer lors de la saison des pontes; ce n'est actuellement pas la saison, mais quelques pontes sporadiques ont lieu tout au long de l'année. Malheureusement, j'avais beau fouiller le net, impossible de trouver des informations concrètes sur comment s'y rendre ni sur l'unique hôtel sur place, dont je n'ai ni le nom ni les coordonnées. Je me dis que je trouverai bien sur place!

 

Après 3 heures de bus (c'est marrant, le temps de transport passe plus vite quand on ne fume pas!), j'arrive à la gare routière de la ville côtière. Je démarche les taxis, pour me rendre sur le terminal de ferry/jetty, et je commence déjà à voir venir le truc : la moitié ne savent pas où c'est, le quart me dit qu'aucun speedboat ne m'emmènera là-bas, et le dernier quart me demande ce que je peux bien vouloir faire là-bas! L'un d'entre eux veut bien m'emmener là-bas, et je commence à déchanter : personne ne sait comment s'y rendre, et un vieux m'assène le coup de grâce : le seul hôtel de l'îlot a fermé il y a dix ans. Voilà, tout simplement, mission avortée.

 

Après une première tentative dans un hôtel dans les ruelles autour du port, comprends vite, comme ils disent ici, que c'est un hôtel « pour Indonésiens », à croire que la hiérarchisation de la dignité humaine est un concept qui a traversé, traverse et traversera les âges et les frontières : moquette dégueulasse, cafards, aucune fenêtres, des traces bizarres sur les murs, étouffant, dégoûtant, impossible. Je prends un taxi, et, après quelques visites toutes plus horrifiantes les unes que les autres, je me rabats sur Shira GuestHouse, qui n'a pas l'air aussi douteuse, est citée dans le Lonely Planet 2010, et en plus dispose du net, ce qui me permet de préparer mes prochains mouvements.

 

Seulement voilà : à peine installée, et comme convoqués pour m'accueillir, des bataillons d'insectes surgissent de toutes parts : moustiques, mouches, punaises rouges (pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, il s'agit en fait de l'insecte le plus pervers que je n'aie jamais vu : la punaise rouge, quand elle sent approcher la menace, devient en une fraction de seconde super plate, et s'agrippe de toutes ces forces à la surface sur laquelle elle se trouve; impossible de la virer d'un drap si on n'arrive pas à être assez rapide pour qu'elle n'aie pas le temps de s'aplatir!), etc, et certains sortent directement du matelas.

 

Il est tard, je ne trouverai rien d'autre (vacances scolaires en Malaisie), je décide donc de prendre mon mal en patience, mais, en revanche, d'écourter mon séjour à dégoût-ville, et de dégager donc le lendemain. Je dois mon salut, cette nuit-là, à Hnina, Morgane et à S., qui se sont relayés à mes côtés toute la nuit pour pas que je craque, jusqu'à ce que l'heure du premier bus pour Singapour soit presque là. Merci les amis!

 

 

 

(1/2)

15 décembre 2009

Siem Reap - Angkor Temples

Ferry entre Phi Phi et Krabi, Thaïlande, 9/12/09, 11h22 GMT+7

 

 

 

En arrivant à Siem Reap de Kuala Lumpur, on respire tout de suite mieux, on sort de cette humidité étouffante qu'on peut presque toucher dans la capitale malaisienne.

 

Après les formalités administratives, on repère les 2 tuktuks que l'hôtel a envoyé pour nous.

 

J'attendais avec impatience la première douche et une courte sieste. Mais le propriétaire de l'hôtel nous a pris de court, et s'est tout de suite mis à nous expliquer comment nous devrions procéder pour le tour des temples. C'est très gentil mais... ça aurait pu attendre, on aurait été plus attentifs :)

 

Une fois tous les détails notés, je prends une douche froide, et fonce vers un hamac que j'avais repéré dans le jardin de l'hôtel.

 

Six heures de sommeil plus tard, Houda me réveille. Je ne comprends pas que le hamac ne soit pas un lit universel : c'est tellement confortable!

 

Nous sortons, dînons, papotons, et allons nous coucher super tôt. Demain, debout à 3h du matin pour aller voir le lever du soleil sur Angkor Wat.

 

Dur dur, mais à 4h30 nous sommes tous les 5 (Houda, sa colloc Mathilde, Jannis et Sebastian, 2 allemands qu'elles connaissent de Malaisie où elles sont en stage, et moi^^) sur nos vélos, prêts à pédaler.

 

Nous arrivons juste à temps. Erich, le propriétaire de l'hôtel, nous avait indiqué un spot inatteignable en tuktuk, et qui nous a fait éviter les marées de 2000 à 3000 personnes qu'on trouve à d'autres endroits. Nous étions moins d'une vingtaine là où il nous a envoyés. Top!

 

Nous reprenons nos vélos, et continuons nos visites et nos explorations. Nous nous perdons un moment dans une forêt très très encombrée, tellement que nous devons couper des lianes et des toiles d'araignée pour pouvoir passer. J'essaie de convaincre les garçons que ça laisser deviner que personne n'était passé par ici depuis longtemps, et qu'il n'y a donc probablement rien à voir. Ils ne m'écoutent pas. Au bout du sentier, une rivière, et un cul de sac. J'avais raison!

 

Sans rentrer dans les détails, car en 3 jours de visites, les choses qu'on peut raconter peuvent être assez redondantes, je dirai que j'ai retenu 3 choses de ce séjour à Siem Reap:

 

  • Les Temples, sont d'une beauté captivante, et chacun est vraiment radicalement différent des autres! Quand je pense qu'il y a 20 ans encore, ils étaient en plein démantèlement, vendus pierre par pierre aux enchères à des collectionneurs, je suis vraiment contente que l'UNESCO se soit mobilisé pour sauver le plus grand lieu de culte de l'Histoire de l'Humanité! Je suis rassurée de voir que, contrairement aux idées reçues, TOUTES les institutions ne font pas uniquement de la figuration, et certaines jouent leur rôle de faire primer l'Homme sur l'homme;

  • Oui, les Temples sont magnifiques, mais la poule aux œufs d'or n'en pondra pas éternellement. Je comprends bien que pour la population locale, les Temples constituent une magne, une chance de s'extraire de la pauvreté et de l'instabilité économique et financière. Mais si je suis, d'un côté, complètement d'accord sur le fait que le tourisme joue un rôle de levier pour aider à combler les fossé entre le Sud et le Nord, il demeure néanmoins, de l'autre côté, cette sensation d'être un porte-feuille sur pied, et qui est plus que désagréable! Ici, le touriste est coincé dans une sorte de manège infernal (je suis consciente du fait que mes remarques proviennent d'un cerveau européanisé, mais si seulement on pouvait avoir accès au même traitement que les locaux, je pense que je serais moins gênée par ces petits détails):

    • Tout se paie en USD, avec le billet de 1$ comme plus petite coupure; il est donc impossible de payer quoi que ce soit en-dessous de ce prix-là.

    • En dehors du ticket d'accès aux Temples, rien n'est contrôlé; tout le monde peut s'auto-promouvoir guide, marchand de souvenirs, vendeur de boissons, restaurateur, etc. Ça a son charme, certes, mais ça vient avec quelques désagréments :)

    • Il y a des petits extras bien cachés un peu partout : les ne sont jamais affichés, nous ne pouvons donc pas savoir à quoi nous attendre, et l'offre initiale se fait à la tête du client;

    • Je me demande jusqu'aujourd'hui où les Cambodgiens font leurs courses, car je n'ai pas vu un seul Local dans les boutiques ou les marchés où nous sommes allés; et même si nous les avions trouvés, on ne nous aurait jamais fait bénéficier du même prix : ici, les gens sont d'une solidarité irréprochable les uns avec les autres. Aucun Cambodgien ne nous dira combien il paye telle ou telle chose, et ils l'assument pleinement, comme nous l'a si bien dit notre chauffeur de tuktuk à qui on demandait combien il touchait la bouteille d'eau : « price for me, price for you, not same same. ». J'ai trouvé plus tard cet esprit (en version renforcée quand même) en Thaïlande (en Malaisie, les prix sont transparents et les touristes et les locaux consomment aux mêmes enseignes).

  • Ce que ça m'a fait plaisir de voir ma cousine Houda ici! Un sentiment de fierté me gagne quand je repense à ce petit bout de femme à l'aventure à l'autre bout du Monde. Les parcours des études de mes cousin(e)s, pour ceux qui ont voulu en faire, et en dehors du frère jumeau de Houda, exilé à Pékin, sont d'un classique et d'un ennui à en pleurer; et voilà que, celle que je percevais comme étant assez couvée par ses parents et ses frères, a réussi à les toucher, en usant de ce je ne sais quoi en elle, qui ne peut générer que de la confiance et de la responsabilisation. Je suis fière d'être sa cousine! :)

 

 

Pour résumer, je dirais qu'il faut y aller, tout simplement parce que c'est beau, et que c'est important pour comprendre l'Histoire régionale. Mais munissez-vous, d'abord, de pratiquement le même budget que vous dépenseriez pour un weekend en Europe (je m'adresse aux voyageurs sac à dos :), pour moi 250USD en 4 jours, et, ensuite, ne vous attendez surtout pas à découvrir ici le vrai visage du Cambodge, car tout ici tourne autour des Temples et du tourisme, et la mentalité locale est donc biaisée par cette réalité!

6 décembre 2009

Hong-Kong, la journée Marathon!

Siem Reap, Cambodge, le 22/11/09, 14h20, GMT+7 *

 

Beaucoup de choses se sont passées depuis la dernière fois, tellement de choses que je n'ai pas eu 2 minutes pour écrire!

 

Alors on s'était arrêté à Macao.

 

Lundi 16 décembre, première exploration de HK. Je prends la navette, qui me dépose au Sheung Wan Shun Tak Center.

 

Sac à dos bouclé, appareil photo rechargé, chaussures lacées, je suis fin prête pour explorer la ville!

 

Je redescends Connaught Road, pour essayer de prendre l'Île le plus à l'ouest possible. Je remonte Wing Lok Street, puis Bonham Strand. Je plonge dans Sheung Wan, le vieux quartier commerçant de HK Island. Epices, poissons séchés, fleurs, fruits, etc. Je comprends mieux le nom du territoire, Hong Kong, le comptoir aux parfums.

 

Je discute quelques instants avec un marchand de fruits à l'intersection de Bonham Strand et Hillier Street. Il me file quelques tuyaux pour optimiser mes visites, je lui promets de revenir le soir pour prendre des fruits.

 

Je remonte Hillier Str jusqu'à l'intersection avec Queen's Rd, et, devant le spectacle des grimpettes inévitables pour pouvoir continuer mes visites, je rebrousse temporairement chemin, et décide de prendre des forces avant d'attaquer.

 

Le marchand de fruits m'avait conseillé la ruelle qui lie Hillier et Mercer Str, et où on trouve des petites échoppes tellement ordinaires aux premiers abords, mais devant lesquelles les gens faisaient la queue, ou venaient chercher leur commande à emporter en costard-cravate (on est à peine à quelques ruelles du Center, la City hong-kongaise). Ça ne peut être que bon! Je me mets dans la queue. Étant seule, on me trouve immédiatement une place.

 

À côté de moi; deux hommes, la quarantaine, mangent rapidement. « Tourist? - Yes! » Artur et Melvin travaillent à côté. Ils m'aident à décoder la carte, intégralement en cantonnais. Allez hop, chicken congee. Je sais juste que c'est du riz et du poulet.

 

À l'arrivée de mon plat, je suis un peu surprise par son aspect, mais décide de ne pas m'en formaliser. La purée de riz est vraiment très liquide, et le poulet gras; quelques herbes flottent en surface.

 

Artur me conseille de mélanger avec la moitié de ma soucoupe de sauce soja, en en gardant le reste pour plonger dedans les morceaux de poulet que je trouvais au fur et à mesure.

 

Pas trop mal à vrai dire. Par la fenêtre, on voit s'épaissir la queue devant la boutique. Artur finit sa soupe en vitesse, paye, et me salue : « This place is so popular, we have to eat fast to let others enjoy! ». Il me donne son numéro de téléphone et s'en va.

 

J'en fais de même quelques minutes plus tard. L'estomac bien rempli mais pas lourd, je me sens en forme pour entamer l'escalade du Mid Level.

 

Je remonte tranquillement Hillier Str, mais m'aperçoit rapidement qu'il va falloir augmenter un peu la cadence, non pas que j'aie besoin d'arriver plus vite, mais pour m'éviter de rouler le long de la côte que je viens d'entamer :)

 

Je rejoins Hollywood Rd. Premier stop : Man Mo Temple. Pour ceux qui se disent que ce nom leur dit quelque chose, le temple a été utilisé comme scène de jeu dans Shenmue II, Sur Dreamcast et Xbox.

 

Dans la réalité, c'est un temple shintoïste qui rend hommage aux Dieux de la littérature (Man Tai), de la guerre (Man Cheong), ainsi qu'à d'autres Dieux.

 

Ce qui m'a frappée essentiellement, c'est la vitesse à laquelle les gens prient! Je n'ai jamais vu cela dans aucun autre culte : ils s'arrêtent rapidement devant la statue représentant une divinité, allument un bâton d'encens, joignent leurs mains, balancent leur torse d'avant en arrière 4 à 5 fois, et s'en vont.

 

Je ne sais pas si c'est la façon de faire générale, ou si je suis tombée sur des mauvais élèves, mais l'image que j'aurai retenue aura été celle-ci.

 

Je quitte le temple, contente d'avoir une route plate devant moi. Je reprends donc Hollywood Rd vers l'est, et cherche Aberdeen Str sur ma droite.

 

Aïe, aïe, aïe! J'ai parlé trop vite. J'exagère (un peu...); mais la rue est presque verticale!

 

Je fume une petite clope, et me résigne à affronter mon chemin de croix. Les locaux la grimpent en vitesse, et se retournent pour me sourire après m'avoir dépassée. J'avais envie de leur expliquer que je n'habitais pas Montmartre, mais à quoi bon?

 

Miracle en milieu de route : le trottoir est remplacé par un escalier! Mon réflexe est évidemment de m'asseoir pour souffler et... fumer. Comme si je n'étais pas assez essoufflée comme ça!

 

Arrivée au sommet de la rue, je prends Castle Rd, à peine plus clémente, et débouche sur Robinson Rd; enfin du plat!

 

Prochaine visite : la synagogue de HK Island. Je la trouve là, belle, timide, cachée derrière de grands barreaux. Un service de sécurité impressionnant : 2 vigiles, 1 scanner, 1 portique de détection de métaux, OK!

 

Je m'approche d'un des vigiles, et lui demande si la synagogue est ouverte aux visites :

 

  • Are you Jewish?

  • I'm sorry, what??

  • Are you Jewish?

  • Don't you think it's a little personnal? I haven't been asked that in the other places I wanted to VISIT!

  • This is for Jewish people only.

  • So this is not open for visits, only for prayers then.

  • You can visit without praying, but you have to make an appointment with the rabbi, with at least a 2 days notice, so that he can make a prior research about you.

  • Euh... No, but thanks.

    Je suis repartie de là furieuse! J'admets pleinement que la communauté juive est plus sujette à une certaine forme d'antipathie que la plupart des autres (mais elle n'en a pas le monopole), de la part de personnes ou groupes ou individus malveillants, c'est statistiquement incontestable. Mais ce que j'ai vu, c'est de la parano aigue, d'autant plus que j'ai fait comprendre que j'étais consciente du fait que certaines synas n'étaient pas ouvertes aux touristes. Je n'ai d'ailleurs jamais eu de problème à entrer aux autres.

    Pour bien enfoncer le clou, le mec me rattrape, m'interpelle, et ajoute : « Please, don't take any pictures from the outside ». J'ai ravalé de justesse le « Go F*ck yourself » que j'avais sur le bord de mes lèvres, et lui rappelle que je suis dans la rue, libre de mes mouvements, et que sa syna super secrète est dans tous les guides pour touristes! Dingue!

    Bref, incident clos, passons à autre chose, voulez-vous?

Je reprends Robinson Rd, et recherche le Mid Level, l'escalator le plus long du Monde. Ça doit donner de bonnes photos, avis appuyé la veille par mon conseiller privé ès photographie.

 

Arrivée sur place, je me rends compte que ça ne serait pas si évident que ça: l'escalator est surmonté d'une bâche pare-soleil sur tout son parcours, ce qui empêche tout perspective! De plus, un dénivelé trop important ne permet pas de voir bien loin. Je laisse tomber.

 

Je lève les yeux, et là, ironie ou pas, je tombe sur la mosquée de HK Island. Portail grand ouvert, c'est l'heure de la prière. Je remonte mon écharpé sur mon duvet ^^, et m'introduis dans le jardin de l'établissement. Je prends quelques photos. À la fin de la prière, le régisseur vient me voir, et me propose d'entrer. On papote, il m'offre du thé. La communauté ici est très variée : Ouighours ayant fui la Chine continentale, Pakistanais et Afghans ayant échappé à la guerre, Malaisiens et Indonésiens venus chercher une certaine prospérité dans les 20 dernières années, et bien sûr expats de toutes origines.

 

Je déteste prendre parti, et je sais qu'il y a des communautés musulmanes où j'aurais été chassée comme le diable, et des communautés juives où on m'a ouvert grand les bras, mais dans l'irritation où j'étais avant d'entrer là, le contraste était frappant.

 

En fait, cet homme était juste content que quelqu'un les remarque et prenne 10 minutes de sa journée pour voir comment se pratique l'Islam en Chine future; paisiblement, pour le moment, je dirais.

 

Je suis repartie de là apaisée.

 

À la fin de Robinson Rd, se trouve le parc zoologique et botanique de HK.

 

Je suis toujours mitigée quand je vais dans ce genre d'endroits, partagée entre curiosité et tristesse.

 

À HK, je suis surtout venue chercher le contraste. En effet, 5.6 ha de verdure et d'animaux, d'allées entremêlées, ke tout avec un horizon de gratte-ciel (la Bank Of China Tower, plus haute tour d'HK, n'est qu'à 3 rues d'ici), c'est assez impressionnant. En sortant de là, j'avais à nouveau cette sensation d'entrer dans le décor du Cinquième Élément.

 

Je quitte le zoo côté Upper Albert Rd, et rejoins rapidement Garden Rd. En bas de l'avenue (ben oui, fallait bien que ça redescende à un moment!), se trouve le terminus bas du Peak Tram, le train historique qui permet d'atteindre le sommet du Victoria Peak.

 

Je fais du coude à coude avec un groupe de touristes japonais pour avoir une place. Ils n'en ont pas l'air comme ça, mais ils peuvent être très agressifs par moments!

 

Une fois au sommet, je me dis que j'aurais dû rentrer chez moi : il fait hyper froid, j'ai la tremblotte, il y a du crachin, je suis trempée, il vente sur mon crâne dénudé, et il y a un brouillard qui voile toute la baie. Bref, impossible de faire une bonne photo!

 

Je reprends le bus public pour redescendre au Center. Arrivée à destination, je remonte Queen's Rd pour aller acheter mes fruits, comme promis. J'arrive à temps pour la navette, et remonte à l'auberge.

 

Tout ce qui m'aurait fait plaisir après cette longue et tout de même bénéfique journée de marche sous la pluie, aurait été une bonne et longue douche chaude; ça ne sera pas pour ce soir! L'auberge en limite la durée à 5 minutes :)

 

Bref, pour couper court, et devant les mauvaises conditions de mon séjour à HK, et la détérioration continue de la météo, j'ai décidé de passer mon mardi à l'auberge à préparer le reste de mon voyage, et la moitié de mon mercredi à l'aéroport à attendre mon vol pour la prochaine étape.

 

J'ai atterri à Kuala Lumpur (KL) dans la nuit de mercredi à jeudi. Ma cousine Houda, en stage dans le nord de la Malaisie, m'attendait à l'arrivée.

 

Ça fait plus d'un an qu'on ne s'est pas vues! Elle est pliée en 4 en voyant ma tête :) Il est 1h30 du matin; nous passons la nuit à l'aéroport; en attendant notre vol à 7h, destination Siem Reap, pour de nouvelles aventures!

 

 

 

* La précision de la description du parcours, les ennuis que j'ai connus en Malaisie, ainsi qu'un certain découragement à un moment, ont fait durer la rédaction de cet article jusqu'au jour même de sa publication!

     

 

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30 novembre 2009

Des nouvelles de l'Extrême Orient

Kuala Lumpur, 30 novembre 2009, 20h08 GMT+8

Bonjour à tous,
Je viens donner des petites nouvelles après ce long silence.
Beaucoup d'entre vous m'ont écrit des emails ou des messages sur FB, s'inquiétant de mon silence ici, et je vous en remercie.
Avant de reprendre les épisodes qui sont passés mais pas encore contés ici (Hong-Kong, Siem Reap, Kuala Lumpur, etc), je fais un petit point pour tous, y compris ceux qui ne sont pas sur FB.
La bonne nouvelle, c'est que je vais très bien! :)
La moins bonne nouvelle, c'est que mon silence est du à une longue période de galères, dont je commence à voir le bout.

Le blog n'est donc pas mort, et de nouveaux récits seront disponibles dès ce weekend, quand ma mini-misère sera définitivement derrière moi :)

Je voudrais vous remercier tous pour vos petits messages, et insister sur ceux qui étaient là dans les plus grands moments de doute, et qui m'ont aidée à ne pas laisser tomber, ce qui m'a honnêtement traversé l'esprit : Hnina, Morgane, Houda, Julien, et une personne très particulière, que je ne peux pas citer sans sa permission, pour des raisons qui lui sont propres :)

I'm back!!!!

18 novembre 2009

Macao

Hong-Kong Island, le 16/11/09, 11h00 GMT+8

 

 

 

Hier, journée à Macao.

 

Drôle de territoire.

 

Pour vous situer politiquement parlant, Macao a le même statut que Hong-Kong. Ce sont des S.A.R. (Special Administrative Regions) : contrairement à ce que je pensais jusqu'il y a pas si longtemps, et à la croyance générale d'ailleurs, ce ne sont pas d'anciennes colonies, mais d'anciennes concessions; la Chine les a louées au Portugal (Macao) et à la Grande-Bretagne (Hong-Kong). Avant cela, le statut d'occupation n'était pas très clair.

 

Macao avait été remise aux Portugais en 1557, en remerciement pour avoir débarrassé la Mer de Chine de la plupart de ses pirates.

 

Hong-Kong fur concédé progressivement (d'abord Hong-Kong Island, puis Kowloon, et enfin les Nouveaux Territoires (respectivement en 1840, 1859 et 1898, cette dernière date étant également celle de la signature du bail de 99 ans entre la Chine et la Grande-Bretagne). L'acquisition de ces terres s'est faite au cours des Guerres de l'Opium, la Grande-Bretagne en produisant en Inde, et le Pouvoir Central de Pékin en étant friand, mais n'en ayant pas nécessairement les moyens, contraint donc de céder des miettes de son territoire pour éponger ses dettes.

 

Voilà pour la petite parenthèse historique. Revenons donc à Macao.

 

À mon arrivée, même scène avec le passeport, sauf qu'ici on me renvoie vers le commissariat du port : il faut un visa. Pas compliqué, ça prend 5 minutes, pas de photo, 100HKD (10€), un mois avec entrées multiples.

 

À ma sortie du terminal, je me rends rapidement compte que l'ancienne cité lusophone est radicalement différente de sa voisine. Je me fais tout de même aborder par les conducteurs de pousse-pousse et les représentants des casinos, mais sans insistance. Mes Converse et mon sac à dos ne doivent pas crier « j'ai de l'argent à jeter par les fenêtres ».

 

Adossé au port, une sorte de village fermé, flambant neuf : Fisherman's wharf.

 

C'est un village qui s'étend sur 33 ha, entièrement dédié aux casinos et au jeu. La corniche (ainsi que le nom du village et le brouillard ce jour-là), rappellent San Francisco; l'ambiance voulu est sans doute plutôt celle de Las Vegas.

 

L'endroit est désert (pas étonnant à 9h15!), tant mieux, je vais pouvoir prendre des photos tranquillement.

 

Après avoir fait le tour du quartier, je me redirige vers le terminal de ferry.

 

Des dizaines d'hommes travaillent avec beaucoup d'application des deux côtés de l'avenue : la semaine prochaine (du 19 au 22 novembre), c'est le Grand Prix de Macao; on fait donc revêtir à la ville ses apparats de fête.

 

Je trouve assez facilement la navette pour la Macao Tower. Une vingtaine de minutes de parcours. Tout est nickel ici; les routes sont ultra-propres, les trottoirs sont immaculés, les arbres et espaces verts méticuleusement entretenus par des travailleurs chinois, issus de l'immigration post-rétrocession (1999 pour Macao, 1997 pour Hong-Kong). Pour information, et au vu des flots de demandeurs d'emploi venant du Sud de la Chine pour améliorer leurs conditions de vie et profiter des richesses de la quatrième place financière mondiale, Hong-Kong a vu son taux de chômage passer de 3% à 7% en quelques années, et a donc décidé de limiter le nombre d'immigrés admis à 150 par jour.

 

À la Macao Tower, il y a 2 niveaux de visites (le reste est occupé par cinémas, magasins, restaurants, etc) : le 56ème étage, observatoire interne assez impressionnant, puisqu'on marche sur des vitres, et que la vision du vide sous ses pieds est assez... vertigineuse!

 

Là, je crois les Australiens de Hong-Kong, rencontrés le matin-même au terminal de ferry. On discute un peu, et ils m'informent qu'ils s'apprêtent à faire le Bungee, au 61ème étage. Euh... Mazeltov? :) « You should do it too, it's such an amazing experience! ». Bizarrement, je n'ai pas dit non. Le trip me tentait bien je pense, et je n'ai pas eu d'hésitation.

 

Mike saute en premier. Sa femme Davina m'a détruit la paume de la main avec ses ongles en stressant. David saute en second. Sa femme, qui a un joli prénom qui m'échappe, s'est éloignée avec leur bébé, et a refusé de regarder. J'ai sauté après eux. Personne pour stresser pour moi, et c'est tant mieux; je suis trop réceptive au stress des autres, même si je suis consciente de leur bon sentiment.

 

Allez hop! 3,2,1, Jump!

 

Après m'être remise de mes émotions, je récupère photos et vidéos, et fonce vers le Macao historique.

 

Pour ça, et pour d'autres raisons que j'évoquerai plus tard, je pense que mon divorce avec le Guide du Routard va être prononcé et consommé! Ça fait un moment que je le fais cocu avec Lonely Planet, mais là je pense que je vais définitivement me mettre en ménage avec mon amant. Les plans n'étant pas assez précis, j'ai du recourir au GPS humain pour m'orienter. Pas évident de trouver quelqu'un qui parle anglais, ce que je comprends, mais lorsqu'enfin j'en trouve, on m'explique que personne ici ne connait les noms portugais des rues ou des sites (alors qu'ils étaient indiqués dans cette langue sur le Routard!), et ne pouvaient donc pas m'aider.

 

J'arrive difficilement, après 2 heures de marche, au Largo do Senado, la place centrale du vieux Macao.

 

Ambiance d'une après-midi de dimanche paisible et nonchalante: lèche-vitrines, badauds se promenant les mains dans le dos, marchand de marrons pour annoncer l'installation du foid, etc.

 

Dans mon dos, la Santa Casa de la Misericordia, la plus ancienne œuvre de charité d'Asie; à mon extrême droite, la poste centrale, bâtiment très ancré dans le style portugais, comme j'ai pu l'admirer à Porto, plus loin, toujours sur la droite, l'ancien parlement (ou palais du gouvernement), et sur ma gauche, le Leal Senado, le Sénat Loyal, dénommé ainsi pour avoir refusé de reconnaître le pouvoir espagnol lors d'une tentative d'occupation au XVIIème siècle.

 

Mini choc : Le parlement est devenu un McDo sur 4 étages, et le sénat un centre commercial. Aïe! Dur pour moi de comprendre le classement au patrimoine de l'UNESCO. Je m'enfonce un peu plus dans la place, et emprunte la Rua do Santos Domingos (les noms chinois n'étant pas transcrits en alphabet latin, je fais donc avec les moyens de bord...).

 

Je repère une petite échoppe où les gens ont l'air de manger des trucs pas trop mauvais. J'entre. On me regarde comme un Alien.

 

En fait, la plupart des touristes qui viennent à Macao le font pour le jeu, et restent donc autour du port. Alors un (e?:) touriste, ethniquement difficile à identifier ici, crâne tondu, et l'air légèrement paumé, c'est pour le moins déconcertant pour eux.

 

Je m'approche, et on pousse vers moi le seul commis qui parle le strict minimum (et encore...) d'anglais. J'essaie de me faire expliquer le menu, l'adolescent est mort de rire, et est incapable de me dire de quelle viandes il s'agit pour chaque plat.

 

Je prie pour que ce soit une viande habituelle pour moi, et commande qui avait l'air bon sur une image du menu. Les nouilles étaient excellentes, la viande avait un arrière-goût un peu moisi; j'en ai quand même mangé 2 bouts par politesse, car ils défilaient tous à ma table, les yeux pleins de lumière, en me demandant : « good? ». Je ne sais toujours pas ce que j'ai mangé, et je préfère honnêtement ne pas savoir!

 

Je ressors de là à nouveau prête à affronter le froid. Je retourne sur la place, et redescends tranquillement l'Avenida de Almeida Ribeiro, puis l'Avenida do Infante D. Henrique.

 

Au niveau du Casino Lisboa, je demande à l'agente de la compagnie le numéro de bus pour regagner le terminal du ferry (en fait, ici le concept de lignes et de plans de réseau est très abstrait, les gens connaissent les lignes par cœur, donc pas besoin de les afficher. C'est un peu comme au Maroc pour ceux d'entre vous qui connaissent...)

 

La personne ne comprend pas. Je lui dis « Hong Kong », « Ah, ah, this one! ». Je monte dans le 33. D'un coup, je le vois traverser le pont de Taïpa et Coloane. Je me dis qu'il fait peur-être un crochet...

 

Une heure de bus plus tard, terminus, tout le monde descend. Le conducteur ne parle pas un mot d'anglais, et me fait comprendre par des gestes assez énergiques qu'il faut descendre. Il pointe du doigt le nom de la rue : Kwong Tung. Merde! Ça ne ressemble pourtant pas tellement à Hong Kong!

 

Je me dis que lui tenir tête ne servira à rien, et m'exécute.

 

À l'arrêt de bus, je vois un Blanc, je m'approche, et l'entends parler anglais à un Chinois près de lui. Yes!

 

Il m'explique qu'il attend le même bus, et qu'il descend après le terminal ferry. On monte dans le bus. Je lui pose des question de routine pour faire connaissance.

 

Il s'appelle Kyle, il a 24 ans, un illuminé de l'Eglise de je-ne-sais-quel-saint-auto-proclamé. Américain de Saint-Diégo, il m'explique qu'il était accro aux drogues, « until the day Jesus talked to me ». Je veux bien, pas de souci. La foi est quelque chose que je respecte beaucoup, tant qu'on respecte son absence chez moi. Mais voilà, il a fallu qu'il aille là-dedans... « you'd make an amazing missionnaire, you know how to talk to people. ».Pour rappel, ça fait 15 minutes qu'on se « connait », et il a parlé largement plus que moi. Il me tend ensuite le petit prospectus (sans offense pour aucun d'entre vous) de charlatans de ce genre de mouvements. Je me dirige vers la sortie du bus, et il ne peut d'empêcher de me lancer un dernier « Jesus hates the sin, but he loves the sinner ». Pffff! Pauvre paumé va! Je hais le prosélytisme à deux balles!

 

Avec tout ça, je suis juste à temps pour mon ferry, et n'ai pas le temps de photographier Fisherman's Wharf de nuit comme c'était prévu.

 

Je somnole tranquillement dans mon siège, et repense à ce petit territoire d'à peine 26 km², et de l'effet qu'il a eu sur moi.

 

En fait, je me rends compte, encore une fois, que la vie en occident (et je pense que le fait que je vive au pied de la Défense accentue cet effet) biaise notre vision des choses, et déforme notre système de valeurs (c'est aussi pour ça que je suis partie d'ailleurs, même si la France reste ma maison).

 

Mon premier réflexe, en me baladant dans la ville, a été de me dire : « Il n'y a pas de grands magasins de marques internationales, les gens s'habillent de fringues Made in Tailor, donc la population est modeste, voire pauvre ». Au secours les raccourcis!

 

Mais avec du recul, pas du tout. Zéro mendicité, zéro « taxage » de clopes, les gens ont l'air de manger à leur faim, d'être propres sur eux, et d'être contents de leur vie, du moins aux premiers abords...

 

Eh oui, la publicité a infiltré mon cerveau, même sans télé : consommer = avoir de l'argent = être heureux.

 

Dur constat, mais je m'en doutais depuis un moment, même si le fait d'être plongée dedans ne me permette pas de le réaliser suffisamment pour pouvoir l'exprimer, et encore moins pour pouvoir lutter. À moi maintenant de corriger cette déviation.

 

Finalement, et malgré un passé colonial mal assumé, j'ai gardé un assez agréable souvenir de cette petite péninsule, et me dis après tout que j'aurais du y passer plus de temps qu'à Hong Kong, temple de la consommation par excellence, dont même la vieille ville contraste avec celui de sa paisible voisine.

16 novembre 2009

Départ pour Macao

Terminal de ferry pour Macao, 15/11/09, 08h20 GMT+8

 

J'ai été interrompue hier par le chauffeur fou furieux de la navette qui fait l'aller-retour entre l'auberge et le centre ville, qui a pris un virage tellement violemment que toutes mes affaires ont volé.

 

À l'arrivée à l'auberge, le réceptionniste m'installe et me donne toutes les infos dont j'avais besoin. Je me rends dans la cuisine pour mettre ma bouteille d'eau au frais, et rencontre le petit groupe qui m'avait déjà aidée à rassembler toutes mes affaires dans la navette. On fait connaissance, et ils insistent pour que je dine avec eux. How nice! Au menu: coquillages, saucisses, ailes de poulet, champignons, pousses de soja, épis de maïs, etc, le tout au barbecue. Un délice! Twinkie, Catherine, Sammy et Ronald sont 4 hong-kongais installés à l'autre bout de la ville (Kowloon et les Nouveaux Territoires, nous sommes sur l'Île de Hong-Kong.

 

Nous dinons, nous papotons beaucoup. Au milieu du repas, je me demande si les Hong-kongais aussi mangent du chien. Comment leur poser la question en évitant, le cas échéant, que je trouve ça un peu... pas pour moi? Petit tour de passe-passe, commence à voir pointer le « non », et fait en sorte qu'ils ne fassent pas le rapprochement avec notre repas. Ouf! En fait c'est illégal ici.

 

Ils m'expliquent ensuite qu'ils vivent la rétrocession comme une indépendance. Non pas dans le sens où ils ont été libérés par les Chinois, non. Dans le sens où les Anglais sont partis, mais que les Chinois ne sont pas encore « trop » là. (En effet, dans les accords de rétrocession, la Chine s'est engagée à respecter les spécificités locales (notamment le commerce et les investissements libres, presse indépendante, etc) pendant 50 ans).

 

Ils me donnent également des milliers de conseils bien utiles (comment me rendre à Macao, où acheter un appareil photo, quels coins craignent vraiment, les endroits capitaux à visiter, etc)

 

Me voilà donc dans le ferry pour Macao. Je suis la seule occidentale (eh oui, ici c'est moi l'occidentale). Ronald et Sammy m'avaient prévenue : Macao est la destination de weekend de beaucoup de Hong-kongais, qui partent tenter leur chance, et à défaut se changer les idées dans le Monaco régional. Le guide du Routard déconseillait d'ailleurs de s'y rendre le weekend. Mais que serait une Sofia sans un soupçon de rébellion? :)

16 novembre 2009

Hong-Kong, premières impressions...

Hong-Kong Island, le 14/11/09, 16h49 GMT+8

 

Arrivée à Hong-Kong assez fidèle à mes attentes, et aux différents guides touristiques.

La grippe A est prise très au sérieux ici (en même temps, la dernière fois que j'ai atterri en France était en juillet, et on n'en faisait pas encore autant); un questionnaire portant sur la santé des passagers est distribué à bord de l'avion, et ensuite recueilli par des équipes du ministère de la santé local. Par ailleurs, tout le personnel de l'aéroport porte un masque.

Une fois passé ce checkpoint, j'arrive au contrôle de l'immigration. Le mec retourne mon passeport marocain dans tous les sens, ne sachant pas comment le prendre. Il voit ma photo, et me pose une question que j'attendais mais pas aussi franchement : «  Pourquoi vous êtes-vous coupé les cheveux? » Euh... J'ai voulu lui épargner les vraies raisons, qui auraient pu me renvoyer au contrôle santé (Mes cheveux ont pris cher suite à mon opération et à tous les traitements qui en découlent), et lui affirme que c'était simplement pour changer de look. Il me pose des milliers de questions, avant que je ne constate que les touristes européens aux autres guichets passaient en un clin d'œil. Je lui présente alors mon titre de séjour français, il en vérifie l'authenticité, et, comme par enchantement, BAM!, coup de tampon sur mon passeport : « Have a nice journey in Hong-Kong Ma'am ». Le complexe de l'Européen n'est apparemment pas l'apanage des anciennes colonies françaises!

Autre information vérifiée : tout est fait pour vous faire consommer. En effet, à l'aéroport, la clarté et l'évidence des signalisations pour les transports permettant de rejoindre les autres îles ou le Hong-Kong continental, sont proportionnelles à leur prix : limousine, voiture avec chauffeur, taxi, train, visite guidée en bus, etc. Mais où sont donc les bus publics? Et bien pour les atteindre, il faut passer devant les comptoirs de tous les autres moyens de transport, une sorte de labyrinthe, et ignorer ou décliner les « Miss, Miss! » hélés dans tous les sens par leurs représentants. Je souris en me disant que c'est comme ça que doivent se sentir les touristes qui arrivent au Maroc, avec tous les chauffeurs de taxis blancs qui se jettent sur eux.

Je finis par trouver le A11, que je dois prendre jusqu'au Sheung Wan Shun Tak Center, sur l'île de Hong-Kong, centrale de bus, mais également de ferries, notamment pour Macao.

Sur le trajet, je découvre les premiers aspects de la ville : tout est vertical, condensé, et haut, et pourtant, on voit des grues à tous les horizons. Je me demande où ils trouvent encore la place pour construire [...]

15 novembre 2009

Le Jour J!

Paris, le 13/11/09, 14h52 GMT+1

 

Wow! Le Jour J est là!

Je ne sais pas si j'ai envie de dire "enfin" ou "déjà".

Ces 10 derniers jours ont été assez fous et déraisonnables. Un voyage décidé sur un coup de tête, une to do list digne d'un ministre (ministre au sens théorique du terme), et un rythme intense et saccadé à la fois, mêlant euphorie, peur de ne pas avoir le temps de tout faire avant le départ, et diverses angoisses, majoritairement transférées par les autres d'ailleurs (mais je sais, avec le recul, que ça part d'un bon sentiment) : « Le visa pour Singapour est quasi-impossible à obtenir; tu devrais pas emmener ton PC, c'est dangereux; ne prends aucun argent liquide sur toi; fais-toi vacciner contre la grippe A; et le must : Tu voles un vendredi 13??? »

 

Moi qui suis de nature anxieuse, je n'avais pas besoin de ça, même si, encore une fois, j'apprécie le sentiment derrière :)

Heureusement, d'autres, parfois les mêmes d'ailleurs, m'ont aidée à garder mon sang froid, voire à faire redescendre ma pression artérielle par moments...

 

Quoi qu'il en soit, le résultat attendu est là : je suis dans mon avion, à l'heure, en règle, sans avoir laissé aucun dossier urgent derrière moi, et c'est l'essentiel!


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